Un rameau d’épines et d’argent, Sarah A. Parker

Aïe aïe aïe.

Sarah A.Parker m’avait complètement séduite avec son premier tome, Un pétale de cristal et de sang, publié en français en 2024. L’univers sombre, mystérieux avec cette touche de conte revisité (cfr Raiponce) m’avait énormément intriguée. Comme à chaque fois que je découvre une saga non achevée, la frustration a été grande de devoir attendre plusieurs mois pour découvrir la suite. Et malheureusement, elle n’a pas été à la hauteur de mes attentes!

Orlaith a laissé derrière elle Château noir, sa tour et sa routine rassurante. Pour sauver le peuple d’Ocruth des bêtes monstrueuses qui déferlent sur le continent, elle a accepté de s’unir à Cainon, le Maître suprême de Bahari. Mais les navires promis resteront hors de sa portée tant que la cérémonie d’union n’aura pas eu lieu, et un seul faux pas pourrait bien déclencher la guerre qu’elle tient tant à éviter : Rhordyn n’attend qu’un signe de faiblesse pour intervenir, au mépris des conséquences. Plongée dans l’inconnu et contrainte d’arracher une à une les racines qui la relient encore à Ocruth, Orlaith est déterminée à obtenir les réponses dont on l’a privée toute sa vie. Pourquoi doit-elle cacher son véritable visage ? Est-elle un monstre ? Et qui étaient ces hommes en robe grise qui hantent encore ses cauchemars ?

Bon sang. On va y aller franco, j’ai détesté Orlaith dans ce deuxième tome aussi fort que je l’ai aimée dans le premier. Ah bah oui. Comment la décrire autrement que comme une gamine pourrie gâtée, égocentrique, immature et ingrate?
J’ai essayé. Je vous jure, j’ai vraiment essayé de la comprendre, de me mettre à sa place. On lui a clairement menti toute sa (petite) existence. Elle se trouve embarquée dans un scénario politique bien plus grand qu’elle, elle perd tous ses repères en débarquant dans un pays inconnu, elle a un sentiment de trahison qui pourrit en elle. Ok.
Non, je n’y arrive pas plus aujourd’hui qu’à l’époque où j’ai lu le bouquin. Je ne peux pas comprendre ses agissements, je ne peux pas cautionner un tel manque de clairvoyance, une telle naïveté. Elle a même été cruelle plus d’une fois, en se cachant derrière les sempiternels même reproches, comme si cela justifiait tout le malheur qu’elle laissait courir derrière elle. Elle m’a littéralement frustrée et enragée tout le long de ma lecture. Je m’en suis même plaint auprès de mon pauvre mari, qui ne comprenait rien à mon baragouinage!

MAIS. Mais si j’oublie ce qu’Orlaith m’a fait ressentir, ce deuxième tome est plus riche que le précédent.
D’abord, en terme de world building. Sortir de Château Noir et de ses côtes maritimes froides et rocheuses pour mettre le pied à Bahari, avec son soleil, sa jungle luxuriante et ses marchés colorés est un virage à 180° en terme d’univers. D’ailleurs, le seul trait de caractère que j’ai apprécié de la petite est son goût soudain pour l’aventure, ce qui nous a permis de découvrir les rues de la capitale de Cainon dans les détails.
Ensuite, on en apprend un peu plus sur les « gris », ces fanatiques qui ont provoqué la mort de sa famille. Ses liens de plus en plus prononcés avec les irilaks. Quelques réponses, pour encore plus de questions.
Nouveauté par rapport à Un pétale de cristal et de sang : les personnages secondaires. On a enfin leur point de vue et c’est hyper intéressant. Etre dans la tête de Rhordyn c’est… bon bah on ne va pas se mentir, le petit père n’est pas blanc comme neige et aurait bien besoin d’un bon bain d’honnêteté hein, mais qu’est-ce qu’il est touchant! Il m’a poignardée en plein coeur.

Sarah A.Parker est une autrice de génie. Oui oui, même si j’ai dû la maudire une centaine de fois durant ma lecture, je dois bien admettre qu’elle a une plume extraordinaire. Pour me faire ressentir cette colère, pour me subjuguer devant Bahari et sa beauté sauvage, pour me faire froncer les sourcils devant les manipulations évidentes (ou pas) de Cainon, pour me faire me pâmer devant Rhordyn et sa visible (ouvre les yeux Orlaith!) douleur devant l’attitude autodestructrice de sa protégée…
J’ai détesté et adoré ce livre. A la dernière page, j’ai hurlé. J’ai juré de ne pas lire le troisième tome lorsqu’il sortirait. Bon, je suis faible et depuis, il a bien évidemment été publié et je l’ai lu. Une review arrive!

Ce tome, je souhaiterais ne l’avoir jamais lu, et en même temps il est important et sert de ponton pour la suite. Mais je ne le relirai pas. Jamais.

Fiche technique
Titre: Un rameau d’épines et d’argent
Auteur: Sarah A. Parker
Genre: Dark Fantasy
Editeur: Olympe
Format: Relié

Laisser un commentaire

WhatsApp
Facebook
Email

Spotify